Sécurité Liberté Démocratie
La majorité parlementaire a décidé de suspendre «l’article 24», ce qui constitue une première victoire pour le mouvement populaire et un «premier recul pour le pouvoir». C’est l’ensemble du texte qui doit désormais être rejeté, au regard des atteintes graves qu’il porte en matière de liberté d’informer et de savoir, de liberté d’expression, de liberté de manifester, de processus de privatisation des missions de sécurité, alors qu’une politique publique ambitieuse est plus que jamais nécessaire. L’image de la France, à l’étranger, n’est plus elle-même. Elle est profondément abîmée avec une telle surenchère autoritaire, de dérives liberticides, d’arbitraire. Nous nous opposons à ce que son article 25 soit l'occasion de reprendre les dispositions de l’article 24 sur la «sécurité globale» dessinant un horizon lourd de menaces pour notre Etat de droit. Le droit à la sécurité pour toutes et tous est un impératif démocratique, une garantie essentielle pour les droits humains. Il y a donc urgence à procéder à une refondation pour une police respectueuse des valeurs républicaines, au service et proche des citoyens. Alors qu’Emmanuel Macron et les membres du gouvernement se refusent toujours à parler de «violences policières», qui ont dramatiquement marquées la répression des mouvements sociaux et populaires des dernières années, il faut agir pour y mettre fin, ne plus accepter les provocations du ministre de l’Intérieur et du préfet de Police de Paris. L’IGPN doit être remplacée par un contrôle démocratique. Il y a urgence à reconstruire le lien de confiance entre police et citoyens par la création d’une véritable police nationale de proximité, répondant aux attentes et aux besoins des populations. La formation initiale, trop courte, et la formation continue, qui doit être élargie à plus de bénéficiaires, sont à rebâtir. Les brutalités et les violences policières, le racisme et toutes les formes de discriminations, les manquements à la déontologie et à une indispensable exemplarité, portent un très lourd préjudice à notre pacte républicain. Une Police nationale de proximité, proche des citoyens, eux-mêmes associés à ces enjeux, travaillant avec les différents partenaires à l’échelle des territoires, avec les moyens dont elle n’a jamais bénéficié à ce jour, sera l’une des priorités du PCF qui présentera, prochainement, un plan d’action pour une politique progressiste de sécurité. L’’opposition au projet dit de «Sécurité globale» trouve un très large écho dans le pays et l’insupportable violence policière qui s’est abattue sur Michel Zecler provoque une lame de fond d’indignation et de colère, le président de la République et le gouvernement, confrontés à une véritable crise politique, ne peuvent se contenter de déclarations. Aujourd’hui, seul le retrait pur et simple du texte dit de «sécurité globale» est en mesure de répondre à la situation et à un climat particulièrement préoccupant et dangereux.
|